Hippolyte inermis, la crevette d'herbiers selon l’INPN ou grande Hippolyte d'herbier[2] ou encore Hippolyte d'herbier, noms également parfois donnés à une espèce proche : Hippolyte varians[3].
C'est une petite crevette (4 cm max), souvent d'un vert intense mais qui peut adopter d'autres couleurs et divers motifs de camouflage. Elle peut potentiellement être observée sur tout le littoral français, près du trait de côte et dans les herbiers[3] et plus largement dans une grande partie des eaux marines européennes.
Cette espèce a été décrite par William Elford Leach en 1816[4] peu après qu’il a créé le genre Hippolyte et décrit une première espèce (l’hippolyte variable) qui ressemble beaucoup à H. inermis.
La capacité de cet animal à changer de couleur, mimétiquement pour mieux se fondre dans son environnement a beaucoup intrigué les naturalistes depuis le XIXe siècle au moins et a fait l’objet de quelques études (de pigments et chromatophores et des mécanismes de camouflage). Une autre question scientifique aujourd'hui résolue a été de savoir si l'espèce était ou non hermaphrodite.
Ce petit crustacé vit en Atlantique-ouest, Manche et mer du Nord, et en Méditerranée ; principalement dans les herbiers marins de posidonies (Posidonia oceanica) et de zostères (Zostera marina)[5] et jusque dans certains estuaires[6].
Taille : cet animal atteint 4 cm à l’âge adulte.
Forme : à la différence d’Hippolyte varians, cette crevette ne présente pas de bosse très marquée au niveau du dos ; de profil, elle apparait plus rectiligne et elle est en outre un peu plus grande que H. varians (chez l’adulte).
Dimorphisme sexuel : cette espèce présente un certain dimorphisme sexuel au moins en termes de taille et peut-être de couleur[7]. Les mâles sont en moyenne un peu plus petits. L’abdomen des femelles est souvent gonflé d’œufs ou de zoeae.
Cette crevette a souvent été présentée par la littérature comme hermaphrodite protandre (c'est-à-dire que le mâle peut changer de sexe et devenir femelle, comme d’autres espèces de cette famille)[8]. Ceci a été mis en doute en 2005 par Cobos & al. qui n’ont pas trouvé chez l’espèce de signe de protandrie en étudiant finement les organes génitaux de cette espèce à divers stade de croissance et conclut que l’espèce est au contraire gonochorique [9]), puis il a été démontré que l’absorption de certaines diatomées Cocconeis sp. pouvait déclencher l'apparition de femelles primaires (par apoptose à la fois des gonades mâles et des cellules des glandes androgéniques chez les postlarves. Cet effet semble spécifique à cette espèces et strictement localisée à la gonade mâle et de la glande androgène, et limitée à une très courte période de temps (du 5e au 12e jour du développement postlarvaire)[10],[11]. Comme ces changements de sexes n’interviennent qu’avant la première reproduction et jamais chez l’adulte, la structure de la population est in fine de type gonochorique [5].
Couleur : elle peut considérablement varier : rouge, verte, jaunâtre ou brune (avec des effets de transparence ou non) selon son milieu de vie ou l'heure de la journée. Ses chromatophores peuvent simuler des taches irrégulières de couleur rose-mauve évoquant les algues rouges encroûtantes qui croissent dans son environnement[2].
Durée de vie : en Espagne une étude a montré que les mâles vivent moins longtemps (8 mois) que les femelles (12 mois environ)[5], et dans cette même région, le sex-ratio est en faveur des femelles, tout au long du cycle de vie[5].
La physiologie[12] et les causes des changements de coloration de cette crevette semblent être du même type que pour l'espèce voisine Hippolyte varians que les scientifiques ont beaucoup étudié de ce point de vue, et depuis 150 ans au moins[13],[14],[15] ; des pigments et un système sophistiqué de chromatophores permettent des changements de couleur et d’intensité (de jour et de nuit, y compris chez les larves). Plusieurs auteurs ont estimé que le système hormonal jouait aussi un rôle dans les cycles temporels de coloration (avec une hormone qui serait produite dans le pédoncule oculaire[16]).
Elle peut être très facilement confondue avec d'autres espèces du même genre, et en particulier avec une espèce proche (Hippolyte varians) qui est un peu plus petite (au même âge) et qui en outre présente un aspect moins "bossu" (plus linéaire).
Le jour Hippolyte inermis se cache parmi les algues et les roches, dans des habitats spécifiques dont elle ne s’éloigne pas, et où grâce à ses capacités de camouflage elle est très discrète.
Dans l'environnement nocturne, tout comme d’autres crevettes apparemment inféodées à un habitat spécifique (ex : Eualus gaimardii et Lebbeus polaris)[17], elle peut, à la recherche de diatomées, s’éloigner des zones d’où elle ne s’absente normalement pas le jour.
Cette espèce, comme toutes les autres crevettes est probablement capable de détecter certains métabolites libérés dans l’environnement marin[18] par les microalgues qu’elle recherche comme nourriture (dont les diatomées de type Cocconeis[19]).
Le statut de cette espèce n’a pas fait l’objet d’évaluations fines, même si elle a fait l’objet de quelques études de dynamique de populations[5].
Elle est vulnérable à certains polluants marins, dont par exemple les métaux lourds ou métalloïdes[20]
Tout comme l’espèce voisine H. varians, elle fait partie des crevettes originales susceptibles d’être recherchées pour l’aquariophilie, notamment à la suite de la dégradation générale des écosystèmes coralliens qui poussent certains marchands à se tourner vers des espèces d’herbiers européens[21].
Comme toutes les crevettes, cette espèce peut être porteuse de parasites et de maladies bactériennes ou virales.
Elle est notamment l’hôte de parasites tels que :
Hippolyte inermis, la crevette d'herbiers selon l’INPN ou grande Hippolyte d'herbier ou encore Hippolyte d'herbier, noms également parfois donnés à une espèce proche : Hippolyte varians.
(a) Cocconeis scutellum parva, vu au microscope électronique (grossi 7000×). (b) Crevette "Hippolyte inermis" (jeune mâle), prélevé en mer Méditerranée ; l'un des aliments de la crevette Hippolyte inermisC'est une petite crevette (4 cm max), souvent d'un vert intense mais qui peut adopter d'autres couleurs et divers motifs de camouflage. Elle peut potentiellement être observée sur tout le littoral français, près du trait de côte et dans les herbiers et plus largement dans une grande partie des eaux marines européennes.
Hippolyte inermis is een garnalensoort uit de familie van de Hippolytidae.[1] De wetenschappelijke naam van de soort is voor het eerst geldig gepubliceerd in 1816 door Leach.
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