Le frelon asiatique[1] ou frelon à pattes jaunes (Vespa velutina) est une espèce d'insectes hyménoptères de la famille des Vespidae, de la sous-famille des Vespinae et du genre Vespa. L'espèce est originaire (endémique) d'Asie, avec une vaste aire de répartition dans des zones au climat tropical ou continental (Afghanistan, Inde, Chine, îles indonésiennes).
Une sous-espèce de couleur noire, Vespa velutina nigrithorax[1], a été introduite en France vers 2004 et s'est ensuite diffusée dans le reste de l'Europe[2],[3], où elle est désormais une espèce invasive, parfois considérée nuisible[4]. En avril 2020, ce frelon aurait colonisé presque toute la France, et a atteint le Portugal, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne[5] et les Pays-Bas[6].
La reine mesure jusqu'à 3,2 cm[7]. Son espérance de vie est d'un an. Chaque reine fonde sa propre colonie au printemps du mois de mars jusqu'à début août[1]. Elle se compose alors de larves qui deviendront les premières ouvrières, aussi appelées ouvrières de « première caste ».
Les fondatrices ne pondent qu'un œuf par jour en début de saison et le développement des larves nécessite 45 jours. Ce n'est donc que vers le 15 juin que la fondatrice a assez d'ouvrières pour la nourrir et à partir de là, elle ne fera plus que pondre (jusqu'à 100 œufs par jour).
Mi-juin, la colonie ne compte que des ouvrières puis vers la fin de l'été, également des mâles et des femelles sexuées[8]. Les femelles sexuées, futures reines, passent l'hiver en diapause dans un endroit abrité, souvent enterré, et sortent au printemps pour fonder de nouvelles colonies.
Une ouvrière mesure environ 1,5 à 3 cm[7]. Les insectes qui émergent/naissent d'une jeune colonie ont été moins nourris à l'état larvaire et sont en moyenne de petite taille (moins de 2 cm). La taille moyenne des insectes augmente avec celle de sa colonie[7]. La sous-espèce Vespa velutina nigrithorax est reconnaissable à ses pattes jaunes, ses ailes sombres, son thorax noir, sa couleur sombre et son abdomen sombre cerné d'un anneau jaune-orangé marqué d'un triangle noir.
Le nid, ou « guêpier », est fait de fibres de cellulose mâchée, comme chez la majorité des guêpes (certaines, non Vespidae, construisent avec de la boue). Il peut atteindre jusqu'à un mètre de haut et 80 cm de diamètre. Construit au printemps[9], il est aérien, le plus souvent situé dans des arbres à plusieurs mètres de hauteur, quelquefois au ras du sol, sous une charpente ou dans des cheminées[10]. Ce frelon étant opportuniste, son nid est retrouvé aussi bien dans des habitations que sur du mobilier urbain.
Il est généralement de forme sphérique et possède un orifice de sortie latéral[7]. Chaque nid abrite quelque 2 000 frelons, dont plus de 550 fondatrices qui peuvent, l'année suivante, nidifier si elles sont fécondées[8]. Cependant, un grand nombre de ces reines ne passeront pas l'hiver.
Il est abandonné pendant l'hiver. Durant cette période, il a été observé en France que certains oiseaux ravageaient le nid[11]. Ce comportement n'a aucune conséquence sur la pérennité de l'espèce puisque le nid est vide.
Le rayon d'action moyen d'une jeune ouvrière est estimé à 350 m. En vieillissant et si nécessaire, ce rayon moyen est estimé à 700 m avec un maximum estimé à 2 000 m de son nid[12].
Vespa crabro (le frelon d'Europe) est plus grand et plus coloré. Ses teintes rouges et jaunes contrastent avec l'aspect plus sombre de Vespa velutina[7],[13],[14].
Son nid est moins volumineux que celui de Vespa velutina et toujours ouvert vers le bas (celui de Vespa velutina s'ouvre sur le côté). Il est construit dans un tronc creux ou sous un abri, parfois dans le sol, mais jamais en haut des grands arbres.
Megascolia maculata (la scolie des jardins ou scolie à front jaune) dispose de larges taches jaunes sur la tête et l'abdomen. La femelle peut mesurer jusqu'à 4 cm, soit près d'1 cm de plus que Vespa velutina.
La scolie ne construit pas de nid mais forme une loge nymphéale autour des larves de coléoptères dans lesquelles les femelles pondent leurs œufs[15].
Le frelon adulte se nourrit de fruits mûrs et de nectar[2]’[16]. Pour nourrir ses larves, il capture différents insectes (mouches, guêpes, abeilles[17],[1], papillons, etc.).
Pour capturer les abeilles domestiques, il se place en vol stationnaire à l'entrée d'une ruche ou patrouille au-dessus des fleurs fréquentées par les abeilles. Sa taille plus importante et ses grandes pattes lui permettent de saisir une abeille et de l'emporter avec lui. Il ne gardera de l'abeille que le thorax et en fera une boulette qu'il emportera pour nourrir les larves de sa colonie. C'est un nouveau facteur d'affaiblissement des ruches.
Cette espèce est originaire (endémique) d'Asie avec une vaste aire de répartition dans des zones au climat tropical ou continental : Afghanistan, sud de l'Inde, péninsule indochinoise, Chine (et Hong Kong), îles indonésiennes[1].
Elle a été signalée pour la première fois en Corée en 2006[18],[19], soit bien plus au nord que son aire de répartition naturelle.
La sous-espèce de couleur noire (V. v. nigrithorax) est endémique en Asie continentale, avec un climat comparable à celui de la France ; ceci explique que cette sous-espèce ait pu non seulement s'établir en France mais aussi coloniser de nouveaux territoires en Europe[20],[1].
En 2020, le frelon aurait colonisé presque toute la France et en partie le Portugal, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne[5], les Pays-Bas[6] et le Luxembourg[21].
En Europe, le frelon asiatique est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[22]. Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[23]. Par ailleurs, les Etats membres ont l’obligation de surveiller et éradiquer les populations présentes dans la nature, ou si c’est irréalisable, de mettre en place des mesures de gestion efficaces pour limiter leur dispersion et réduire au minimum leurs effets néfastes.
Vespa velutina a été observé pour la première fois en France en 2004 en Lot-et-Garonne[2], provenant probablement de conteneurs de poteries chinoises importées en Lot-et-Garonne via le port du Havre[1],[24]. La première détermination de l'espèce fut réalisée à la suite d'un prélèvement effectué en novembre 2005 sur un fruit de kaki, commune de Nérac, (Lot-et-Garonne)[2]. En mai 2006, trois autres individus sont prélevés à Villeton (Lot-et-Garonne)[2]. Le signalement officiel de l'insecte est alors effectué dans le Bulletin de la Société entomologique de France[2] ainsi que le démarrage de son inventaire[25],[26]. Cette année-là, l'Aquitaine est vraisemblablement colonisée[27]. Il s'agit de la sous-espèce Vespa velutina nigrithorax. Il n'a habituellement aucune agressivité envers l'homme, mais les apiculteurs s'en inquiètent car il se nourrit d'abeilles.
En septembre 2009, un nid est découvert en Île-de-France au Blanc-Mesnil, au nord-est de Paris[28], mais en réalité, l'espèce aurait déjà franchi la frontière franco-belge (un nid de 60-80 cm de diamètre a été détruit par les pompiers, dans un bouleau, à environ 20 m de hauteur, à Somain (Nord) fin octobre 2011[29]). En octobre 2012, un nid est découvert à Jouy-en-Josas, au sud-ouest de Paris et, en novembre, un homme est mortellement piqué à Coron près de Saumur[30]. Deux nids sont détruits en Eure-et-Loir début août 2013[31]. Trois nids primaires ont été détruits en juin et juillet 2013 dans l'Eure ; aucun nid secondaire n'ayant été détecté, le département n'est pas déclaré officiellement colonisé[32]. En 2016, une quinzaine de personnes sont attaquées dans le Lot-et-Garonne, près de Foulayronnes, et deux d'entre elles sont hospitalisées[33].
Les scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle ont proposé à des naturalistes volontaires de signaler l'évolution et les déplacements de cette population sur leur site web via une fiche de signalement[34], en lien avec le réseau Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories Europe) qui en Europe suit les espèces invasives, puis EASIN (European Alien Species Inofrmation Network). Une fiche d'aide à l'identification[35] est en ligne sur le site du système d’information sur la nature et les paysages (SINP).
Le front d'invasion progresse en moyenne de 78 km par an[8],[36], le frelon était présent sur 50 % du territoire métropolitain (majoritairement la moitié sud-ouest) en 2012[37]. La carte de sa répartition[38] est régulièrement mise à jour sur le site de l'INPN et celui du MNHN dédié à cette espèce.
Fin 2015, l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte, met en évidence un phénomène de dépression de consanguinité chez les populations de frelons asiatiques de France qui « pourrait ralentir la croissance des colonies et à terme limiter l'expansion de cette espèce invasive »[39],[40]. Selon des chercheurs, en raison de leur faible diversité génétique, les colonies produisent trop de mâles et pas assez d'ouvrières. Cette étude dont la conclusion semble invalidée depuis par la fulgurance et la généralisation des invasions n'est pas corroborée par d'autres chercheurs.
Un nid de frelon asiatique est découvert pour la première fois à Guignies en novembre 2016[41].
L'espèce Vespa velutina a été décrite par l'entomologiste français Amédée Louis Michel Lepeletier en 1836[42].
À quantité égale son venin n'est pas plus dangereux, que celui de Vespa crabro[45],[46] ou de l'abeille domestique[47],[48],[49],[50].
Cependant trois situations, communes à ces deux espèces, peuvent entraîner des complications médicales : « piqûres multiples ou piqûre unique avec localisation muqueuse ou encore patient allergique au venin d’hyménoptère »[47]. À la date de 2009 un seul cas d'envenimation a été observé en France où en octobre 2007 un agriculteur piqué à douze reprises à la tête et traité médicalement présente un an plus tard des névralgies séquellaires persistantes et invalidantes [47].
Comme tout insecte butineur, l'insecte isolé peut en principe être observé sans danger par exemple sur des fleurs. En revanche il est préférable de respecter une distance de sécurité de 5 m des nids, périmètre à l'intérieur duquel ils peuvent se montrer agressifs. Le dard pouvant mesurer 3 mm, une tenue spécifique est nécessaire avant de songer à s'approcher pour traiter et détruire un nid. La tenue classique pour apiculteur ne protège pas suffisamment.
La piqûre du Vespa velutina dans la gorge comme pour la plupart des piqures d'hyménoptères est susceptible de provoquer dans les cas les plus sévères un choc respiratoire, œdème de Quincke (la gorge gonfle, l'air ne passe plus) ou un choc anaphylactique, et provoquer une dilatation très importante des vaisseaux sanguins, et par conséquent une chute brutale de tension artérielle qui peut être fatale.
Il est arrivé qu'une personne soit morte à la suite d'un choc allergique que des piqûres de cet insecte avaient provoqué[51].
Ce frelon s'attaque notamment aux abeilles ouvrières des ruches européennes Apis mellifera. Contrairement aux abeilles asiatiques qui savent se défendre contre le frelon asiatique en utilisant une méthode de défense appelée défense par hyperthermie[52],[53], les abeilles européennes ne connaissent pas cette méthode et n'arrivent donc pas à se défendre contre le frelon asiatique.
L'impact de cette espèce sur les ruchers ou sur les populations d'abeilles sauvages est à présent clairement reconnu. Aucun plan de lutte européen n'est pour autant mis en œuvre. L'efficacité des plans de lutte est donc variable selon la réactivité ou la carence de réactivité des autorités localement. À la fin de l'année 2011, le MNHN de Paris a déjà collecté près de 2 000 boulettes d'insectes ramenées aux nids par les ouvrières frelons à pattes jaunes[1].
Les abeilles et autres insectes pollinisateurs[54],[55] jouent un rôle important dans la survie des végétaux grâce au travail de pollinisation qu'elles assurent, en particulier pour plus de 20 000 espèces de plantes en Europe dont 40 % sont des fruits, des légumes ou des oléagineux[56].
La question d'envisager un piégeage de grande ampleur est délicate, d'autant que ces piégeages peuvent affecter gravement l'entomofaune locale[11],[57]. Pour ces raisons, et à l'inverse de la Dordogne, le Lot et Garonne s'est refusé au piégeage massif et envisage une expérimentation sur surface réduite et sous contrôle. Les résultats ont été exposés en 2009 et publiés en 2011[58]. Cette étude corrobore celle réalisée en 2009 par la Société linnéenne de Bordeaux, à Bordeaux, et portant sur quinze relevés de pièges ayant abouti à la capture de 93 frelons asiatiques et 16 000 autres insectes[59]. Cela démontre que le piégeage lorsqu'il est entrepris doit l’être avec le plus grand soin mais également la façon d'en étudier l'impact. À des conditions de date et de composition strictes relatées par un nombre croissant de témoignages, un piège amorcé bien pensé dans une bouteille plastique fait bien son travail. Le principe est que le piège amorcé par les phéromones émises par le premier frelon capturé (et qui ne doit pas être noyé) va d'une part attirer les autres frelons et d'une autre repousser les autres insectes. Il est extrêmement efficace mais à deux moments seulement dans l'année. Capturer de façon spécifique un grand nombre de reines fondatrices sans piéger sinon de façon marginale d'autre insectes est aujourd'hui une réalité à la portée de toute personne correctement informée.
L'arrêté du 22 janvier 2013[60] interdit, sur tout le territoire national Français et en tout temps, l'introduction volontaire dans le milieu naturel de spécimens vivants du frelon à pattes jaunes Vespa velutina. On entend par « spécimen vivant » tout œuf, larve, nymphe ou animal vivant.
Un nid peut être détruit jusqu'à 30 m de distance via une perche télescopique y injectant de l'anhydride sulfureux. La colonie est asphyxiée en quelques secondes par le liquide devenu gazeux et réfrigérant[61] (voir vidéo). Référence à l'arrêté ministériel autorisant l'utilisation du dioxyde de soufre[62].
L'abat-guêpe, facile à réaliser avec une baguette de trente centimètres dont l'extrémité sera engluée (colle à rat, colle arboricole). Comme le montre la vidéo[63], la capture s'effectue par un « touché collé ». Cet outil sélectif et respectueux de l'environnement permet la capture des jeunes fondatrices appâtées au printemps sur des mangeoires contenant cires, bière brune, miel et protéines (viande de poisson, crevette). En se rendant toutes les deux ou trois heures près de la mangeoire, on peut éliminer facilement les fondatrices présentes sans toucher en aucune façon les insectes utiles (bien au contraire puisqu'ils trouvent une source d'alimentation dans la mangeoire). L'approche d'une fondatrice est particulièrement bruyante et caractéristique.
Pour exploiter le principe de « territorialité » et limiter la propagation de l'espèce, dès qu'un nid prospère est localisé il faut arrêter la capture des fondatrices errantes à ses abords afin de ne pas en tuer « sa » reine. Ce nid se chargera d'interdire l'implantation d'une colonie cachée et hors contrôle. Le nid prospère doit ensuite être détruit mi-juillet, quand ses fondatrices ne sont plus en mesure de conduire à terme une nouvelle colonie.
Contrairement à ce qui est dit dans de nombreux réseaux apicoles et sur internet[64], le piégeage des reines au printemps aurait peu d'effet sur le niveau de population de l'espèce ; et il est très néfaste au frelon commun (Vespa crabro) et autres insectes s'il est prolongé après avril. L'expérience des autres invasions de guêpes et les différentes études scientifiques sur leur biologie montre que beaucoup de fondatrices ne parviendront pas à créer une colonie viable (plus de 90 % mourront naturellement essentiellement lors de la compétition entre elles pour les sites de nidification)[65],[66],[67],[68],[69],[70]. Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) ainsi que le groupe de travail formé par le ministère de l'Agriculture, composé des administrations publiques, de représentants apicoles et de scientifiques, déconseillent le piégeage printanier du frelon asiatique[11],[71]. Le piégeage pose problème car il tue d’autres insectes[57],[59]. Dans un environnement perturbé, le frelon a plus de chances de s’installer. Le MNHN recommande la destruction des nids de frelons asiatiques, seule mesure semblant efficace, les techniques de piégeage étant pour le moment inutiles ou inadaptées.
Localiser les nids[72] et les détruire vers la mi-juillet avant la délocalisation éventuelle de la colonie et la naissance des futures fondatrices serait plus efficace[11],[8]. La localisation des nids dans les arbres est plus facile en automne, après la chute des feuilles. Bien que la colonie meure au cours de l'hiver, la destruction automnale de son nid est également conseillée car c'est à cette période que se développe la nouvelle génération de sexués mâles et femelles, que les femelles fondatrices sont fécondées, se dispersent et entrent en diapause, tandis que les mâles meurent. Cette destruction évite ainsi que les reproducteurs mâles et femelles quittent la colonie pour se reproduire[73].
Les frelons asiatiques sont territoriaux et deux nids ne cohabitent pas de manière pérenne à moins de 250 mètres d'un nid existant[74]. Des exceptions à cette règle existeraient (théorie des nids jumeaux[75]).
Il existe désormais des portes d'entrée de ruches laissant passer uniquement les abeilles. Et un grillage plus grand peut protéger les ruches ou simplement une zone située devant l'entrée de la ruche (« Muselière à frelon »)[76]. Il empêche les frelons d'y pénétrer et de la vider. Si ce grillage n'empêche pas les frelons d'attraper des abeilles en plein vol à l'entrée de la ruche, il limite fortement les dégâts (éventuellement en complément de pièges posés près des ruches). Il faut veiller à ce que le grillage ne bloque pas les mâles d'abeilles (faux bourdons) quand la fécondation doit avoir lieu[77]. Si une ruche a une reine vierge (supersédure ou essaimage), on peut ouvrir quelques ruches pourvoyeuses en mâles sélectionnés pour leur qualité. Le grillage ne bloque en tout cas pas les reines.
Les poulets en croissance, nés en couvaison naturelle et éduqués par la poule sont des prédateurs occasionnels du frelon à pattes jaunes. Il peut être envisageable d'installer des ruches dans un poulailler[78],[79]. Un agriculteur et apiculteur breton a remarqué en juin 2016 que la poule de Janzé est un prédateur naturel du frelon asiatique et s'en sert pour protéger ses ruches[80].
Dans une étude, menée depuis l'automne 2014, le Jardin des plantes de Nantes, a découvert qu'une plante carnivore, la Sarracenia oreophila, attirait, en particulier, le frelon asiatique à pattes jaunes, et était prometteuse dans la lutte contre cette espèce, un pied de cette plante, pouvant éliminer près de 50 frelons. L'étude menée à Nantes, en mars 2015, avec la collaboration du Muséum national d'histoire naturelle, a permis de piéger 600 mouches et 600 frelons[Note 1],[81]. Des chercheurs de l'université de Tours, essaient de mettre au point un piège en plastique, sur la base de la molécule odoriférante, attirant cette espèce[82]. Si une molécule attractive et sélective pouvait en être extraite, cette plante pourrait être un réel espoir pour les apiculteurs, dont les ruches sont décimées par cette espèce envahissante, en permettant de limiter son impact sur leurs ruches.
Le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) réalise l'inventaire des nids de frelons asiatiques à l'aide d'un formulaire en ligne ou d'une fiche téléchargeable sur le site web de l'INPN. Cet inventaire est important car il s'agit de l'un des principaux outils de l'étude de l'invasion : il permet de mieux appréhender et contrôler l'expansion de l'espèce en France[1], de vérifier l'efficacité des systèmes de lutte locaux ou à plus grande échelle et de prévoir les zones envahies des années à venir[1],[20].
Chacun peut y participer en remplissant une des fiches[26],[83],[84].
Outre les inventaires d'études, il existe par ailleurs pour l'Europe des dispositifs opérationnels tel que le réseau d’apiculteurs indépendants (ApiVigi) qui permet de prendre en charge la localisation des nids de frelons asiatiques à partir de signalements effectués sur le site web www.apivigi.com ainsi que leurs destructions en collaboration avec divers organismes publics ou privés.
On cherche à mieux les connaitre, car ils peuvent jouer un rôle en matière de lutte biologique. Trois spécimens d'un nouveau parasite du frelon asiatique ont été récoltés en France en 2012[85]. Ce nématode mermithidé du genre Pheromermis, probablement de l'espèce Pheromermis vesparum, parasite le frelon ; c'est une espèce locale, européenne, qui s'est adaptée à un nouvel hôte. Selon l'Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité (Muséum national d'Histoire naturelle/CNRS/EPHE/UPMC) en 2015, il n'arrêtera pas l'invasion, car peu ont été trouvés à ce jour, ses hôtes secondaires (insectes à phase aquatique comme les phryganes) composent exceptionnellement le régime alimentaire de ce frelon, et surtout, les colonies de frelons sont très résistantes au parasitisme. L'utilisation de ce parasite en lutte biologique ne sera donc pas possible[86],[11].
Les premières demandes de la part des députés au gouvernement datent de l'année 2007. Entre janvier 2007 et avril 2007, six députés font part de leur inquiétude et demandent au ministère de l'Écologie et au ministère de l'Agriculture la mise en place d'une réponse coordonnée au point de vue national face au développement de Vespa velutina[87]’[88]’[89]’[90]’[91]’[92].
En octobre 2008, le député Martial Saddier remet au gouvernement son rapport sur la filière apicole[93]. Il y recommande la protection des ruches, la destruction des nids et le piégeage. Il constate l'absence de « disposition juridique relative à la lutte contre les invasifs. » Il propose que la lutte soit organisée au niveau national et local, de légiférer sur le statut invasif, de structurer la communication et de développer les contacts avec la Chine où cet insecte est déjà présent.
En mars 2009, le député Pascal Deguilhem député de la Dordogne demande au gouvernement que Vespa velutina soit catégorisé « insecte nuisible »[94]. Le ministère de l'Agriculture répondra en juin 2009 en déclarant que « cette démarche doit s'inscrire dans une réflexion plus large, relative à la gestion des espèces exogènes invasives ».
En décembre 2012, le frelon asiatique, Vespa velutina, a été classé, par arrêté ministériel au titre du code rural et de la pêche maritime, comme danger sanitaire de 2e catégorie pour l’Abeille domestique, Apis mellifera[95].
En janvier 2013, il a été classé « espèce exotique envahissante » au titre du code de l'environnement[96].
Ces deux arrêtés permettent respectivement, la mise en place d’un programme de lutte, collectif et volontaire et l’interdiction de l’introduction de ce frelon dans le milieu naturel. La formation d’un groupe de travail composé des administrations publiques, de représentants apicoles et de scientifiques a permis la réalisation d’une note de service définissant les mesures de surveillance, de prévention et de lutte[71].
En avril 2008, la préfecture de la Gironde informait l'ensemble des maires du département des démarches réglementaires à suivre en cas de découverte d'un nid et que le piégeage serait organisé par « les professionnels de l'apiculture »[97]. En décembre 2008, la préfecture de Gironde rappelait aux maires que l'espèce n'était pas déclarée nuisible[98] et que l'État n'avait pas ainsi à prendre en charge son éradication.
En janvier 2009, le conseil général de la Gironde incitait les particuliers à créer des pièges[99] à l'aide de bouteilles en plastique découpées dotées « d'un mélange de vin blanc, de bière brune et d'un trait de sirop de cassis ». Il était précisé que le piège devait être retiré d'ici début mai pour éviter le risque de capturer d'autres espèces d'insectes. Ces pièges visaient la collecte des reines.
Dès 2008 la Préfecture de la Dordogne a officiellement lancé une campagne de pièges à jeunes reines. En 2011, les campagnes officielles diligentées par la Préfecture de la Dordogne ont été abandonnées. Les pièges à jeunes reines du printemps sont hélas inutiles pour limiter l'espèce.
Au regard de la situation actuelle dans les zones infestées initialement et la colonisation qui continue de s’étendre sans faiblir à l’ensemble de notre pays[réf. nécessaire], voire à certains pays voisins, force est de constater que les recettes mises en œuvre pour contenir l’expansion de Vespa velutina depuis son introduction, sont inefficaces.
L'année 2009 marque le début du traitement de l'information par les médias d'un point de vue national et dans des régions où Vespa velutina n'est pas encore recensé[100]. L'édition du Parisien du 18 août 2009 a mis Vespa velutina à sa une[101] en citant des attaques virulentes de cette espèce envers l'homme si ce dernier s'aventure près de l'essaim, par conséquent perçu comme une menace. La propagation géographique aux régions voisines y est présentée comme fulgurante, ainsi que la disproportion entre le nombre de frelons asiatiques par essaim par comparaison aux nids de frelons en Allemagne ; l'espèce allemande n'aurait, aux dires de l'article, aucune chance de survie en cas d'introduction dans son milieu de l'espèce invasive.
Le journal Sud Ouest relate également l'expérience conduite par Francis Ithurburu, un apiculteur de Biscarrosse (Landes) qui tente d'exploiter le caractère territorial du frelon asiatique pour en limiter l’expansion[102].
Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes (Vespa velutina) est une espèce d'insectes hyménoptères de la famille des Vespidae, de la sous-famille des Vespinae et du genre Vespa. L'espèce est originaire (endémique) d'Asie, avec une vaste aire de répartition dans des zones au climat tropical ou continental (Afghanistan, Inde, Chine, îles indonésiennes).
Une sous-espèce de couleur noire, Vespa velutina nigrithorax, a été introduite en France vers 2004 et s'est ensuite diffusée dans le reste de l'Europe,, où elle est désormais une espèce invasive, parfois considérée nuisible. En avril 2020, ce frelon aurait colonisé presque toute la France, et a atteint le Portugal, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.