Actiniaria
Les anémones de mer, orties de mer ou actiniaires (Actiniaria) sont un ordre d'animaux marins au corps mou et très musclé, généralement fixés à un support. Ce sont des cnidaires anthozoaires (animaux à symétrie radiaire dont font partie les coraux et les méduses). L'anémone est constituée d'un polype solitaire à symétrie radiaire, sans squelette calcaire. Souvent ornées de couleurs vives, ces organismes développent de nombreux tentacules péribuccaux pourvus de cellules urticantes très vulnérantes. Leur symétrie, leurs couleurs et leurs tentacules qui évoquent les pétales d'une fleur, leur ont donner le nom vernaculaire d'anémone.
Ce sont des polypes solitaires sans stade méduse, dépourvus d'exosquelette et dont la taille atteint de 1,25 cm à presque 2 m de diamètre. Les tentacules, habituellement nombreux, ont des nématocystes au poison urticant — mais seules certaines espèces sont douloureuses pour l'Homme et des spirocystes (nématocystes modifiées, avec un filament, dépourvu de crochets, et qui se termine par un "bouton" aux propriétés adhésives, permettant de capturer les proies)[5]. Ils sont disposés en séries radiaires ou en cycles alternatifs qui sont étroitement liés à la disposition des mésentères.
Leur anatomie montre un pied qui s'ancre dans le sable ou s'attache sur des substrats durs par adhésion comme une ventouse, surmonté d'un corps d'où rayonnent des tentacules lisses, pointus ou arrondis, disposés en un ou plusieurs cercles concentriques autour de la cavité buccale (orifice qui se trouve en position centrale) qui sert à la fois de bouche mais qui joue aussi le rôle d'anus[6]. Aucune n'a de squelette calcaire, contrairement aux coraux[7], et leur symétrie fondamentale est hexaradiaire (symétrie centrale d'ordre 6, qui s'observe notamment au niveau du nombre des tentacules qui est un multiple de six)[6].
La cavité stomacale et la cavité du corps se confondent en un seul sac appelé cavité gastrovasculaire (en), cavité gastrique ou gastrale, qui assure une première phase de digestion extracellulaire (en) suivie par une phase finale de digestion intracellulaire (en). Cette cavité digestive s'ouvre à l'extérieur par un pharynx qui est une zone ectodermique invaginée. Le pharynx est parcouru par une gouttière longitudinale ciliée, le siphonoglyphe (en), qui assure la circulation de courants d'eau vers cette cavité, participant à la respiration, au maintien de la pression interne et à l'ingestion de particules alimentaires[8].
L'anémone fourchue (en) possède des tentacules et des pseudo-tentacules[9].
L’anémone marguerite colonise les substrats durs comme les rochers ou vit en épibiose[10].
Une anémone plus complexe (Actinoscyphia aurelia).
La grosse anémone tropicale Heteractis magnifica peut se refermer comme un sac pour protéger ses organes des menaces.
Actinia equina est une des espèces les plus fréquentes du littoral français métropolitain.
Malgré des ressemblances certaines, les anémones ne doivent pas être confondues avec les autres groupes de cnidaires sessiles mous : coraux mous, zoanthides, corallimorphes...
Les anémones sont pour la plupart sédentaires, mais peuvent aussi se déplacer par glissement sur le fond et certaines peuvent même se déraciner brusquement et nager en cas d'attaque. En cas d'agression, certaines anémones de mer sont capables de projeter des filaments blancs urticants, appelés aconties. Ces filaments ont des effets semblables à ceux des méduses pour l'homme.
Les anémones de mer hébergent dans leurs tentacules des algues unicellulaires, des zooxanthelles endosymbiotiques, qui métabolisent l'énergie lumineuse en énergie exploitable par l'organisme (comme le corail) : une grande partie de leur énergie est d'origine solaire. De façon opportuniste, elles complètent leur menu à l'aide de plancton, de crevettes ou de petits poissons attrapés grâce à leurs tentacules, lesquels apportent ensuite la proie à l'orifice buccal pour la digestion, dans une cavité stomacale centrale. Les excréments sortent du corps par le même orifice[7].
On connaît relativement peu de prédateurs des anémones de mer, les plus voraces étant sans doute les tortues de mer. Cependant, certains mollusques comme le nudibranche Aeolidia papillosa sont aussi spécialisés dans la consommation d'anémones.
Les anémones de mer se reproduisent sexuellement ou par multiplication asexuée.
Comme de nombreux autres cnidaires, les anémones de mer ont développé une symbiose avec les zooxanthelles de leurs tentacules, les zooxanthelles assurant la majorité des apports énergétiques nécessaires à la croissance et à la survie de leur hôte, notamment en sucres.
Une étude d'avril 2021 montre que les anémones de mer opèrent un tri entre les zooxanthelles et les autres microalgues : les secondes ne sont pas détruites, mais rejetées dans la nature par le système immunitaire des cellules infectées, alors que la réponse immunitaire est inhibée spécifiquement en présence des zooxanthelles.[11],[12]
Quelques anémones de mer vivent également en mutualisme avec d'autres organismes, protégés contre leurs cellules urticantes par une carapace épaisse ou un mucus protecteur (notamment les poissons-clowns[13]). On y trouve ainsi des bernard-l'hermite (comme le « pagure à anémones » Dardanus deformis), les poissons-clowns, ou certaines petites crevettes, telle la Thor amboinensis[14]. Des symbioses plus complexes peuvent aussi avoir lieu, comme avec le crabe boxeur Lybia tessellata, qui porte en permanence une anémone (Boloceractis prehensa) dans chacune de ses pinces et les agite devant lui pour se défendre[15].
Le crabe porcelaine (Neopetrolisthes maculatus) vit dans les anémones.
La crevette Thor amboinensis dans une Heteractis aurora.
Le poisson-clown des Maldives (Amphiprion nigripes) vit en association exclusive avec l'anémone Heteractis magnifica.
Le bernard-l'hermite à anémones (Dardanus deformis) cultive des anémones toxiques sur sa coquille pour décourager les prédateurs.
Le crabe-boxeur (Lybia tessellata) impressionne ses prédateurs grâce aux anémones venimeuses qu'il brandit.
Les anémones de mer, comme les coraux, blanchissent sous l'effet du réchauffement climatique et elles dépérissent aussi à cause de la pollution et de la surpêche[16].
La classification des anémones a été entièrement revue en 2014 par Rodríguez & Daly[17] : seuls deux sous-ordres sont désormais reconnus, l'essentiel des familles modernes étant comprises dans celui des Enthemonae, divisée en trois super-familles, dont une monotypique. Cette classification se substitue à celle héritée de Carlgren (début du XXe siècle), qui divisait les anémones en quatre sous-ordres (Endocoelantheae, Nyantheae - de loin le plus vaste -, Protantheae et Ptychodacteae)[18].
Selon World Register of Marine Species (5 janvier 2017)[18] :
Actinostola sp., une Actinostolidae
Alicia pretiosa, une Aliciidae
Amphianthus sp., une Hormathiidae
Actiniaria
Les anémones de mer, orties de mer ou actiniaires (Actiniaria) sont un ordre d'animaux marins au corps mou et très musclé, généralement fixés à un support. Ce sont des cnidaires anthozoaires (animaux à symétrie radiaire dont font partie les coraux et les méduses). L'anémone est constituée d'un polype solitaire à symétrie radiaire, sans squelette calcaire. Souvent ornées de couleurs vives, ces organismes développent de nombreux tentacules péribuccaux pourvus de cellules urticantes très vulnérantes. Leur symétrie, leurs couleurs et leurs tentacules qui évoquent les pétales d'une fleur, leur ont donner le nom vernaculaire d'anémone.