Lantana camara, le Lantanier ou Camara commun, également appelé Galabert à La Réunion, est une espèce d'arbustes de la famille des Verbenaceae. Il est originaire des Antilles[1] ou d'Amérique centrale, mais est de nos jours pantropical[2]. Il fait partie des 100 pires espèces envahissantes selon l'UICN[3].
Lantana camara est un arbrisseau buissonnant sarmenteux épineux, arrondi ou étalé. Il atteint une hauteur de 0,5 à 3 m[4].
La tige est quadrangulaire, dotée de nombreuses épines en crochet orientées vers le bas[4].
Ses feuilles de couleur vert sombre et dentées sont composées et opposées. À l'instar des tiges, les feuilles dégagent une forte odeur lorsqu'elles sont froissées[4].
Son inflorescence est en panicules de couleurs multiples. Sa période de floraison s'étend du printemps à l'automne. Ses fleurs sont jaunes ou roses[1].
Ses fruits sont des drupes de petite taille et sont groupés, mais non soudés entre eux. Ils sont de couleur noire à maturité. Ils sont toxiques lorsqu'ils sont verts. En Inde, l'espèce porte des fruits toute l'année, ce qui semble avoir un impact sur les communautés d'oiseaux[5].
Cette espèce a été introduite par les jardins botaniques ou comme plante ornementale sur divers continents, où - en zone tropicale - elle s'est naturalisée, mais son aire d'origine est le territoire comprenant le Mexique, l'Amérique centrale, les Grandes Antilles, les Bahamas, la Colombie et le Venezuela[6]. Elle est considérée comme indigène dans la vallée inférieure du Rio Grande (Texas) aux États-Unis[7].
Outre une propension à occuper la niche écologique d'autres espèces, cette plante produit des fruits très toxiques encore verts, avant leur maturité, pour l'homme et de nombreux animaux qui les ingèrent[8]. Son feuillage produit des triterpénoïdes : des composées organiques à 30 carbones pentacycliques qui le rendent hépatotoxique et induit une photosensibilité chez les animaux de pâturages (moutons, chèvres, bovins[9] et chevaux[10]), avec des pertes importantes par mortalité aux États-Unis, en Afrique du Sud, Inde, Mexique et Australie[9].
Des lantaniers originaires des Antilles se sont propagés et naturalisés aux États-Unis, surtout sur le littoral atlantique, de la Floride à la Géorgie, où le climat est proche de son climat natal (chaleur et humidité)[11]. Elle est classée parmi les pires espèces envahissantes et toxiques en Floride, et est devenu un problème au Texas et à Hawaï[11],[12]. En Nouvelle-Calédonie, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[13].
Le lantanier a couvert de vastes zones en Inde, en Australie et dans une grande partie de l'Afrique[14], jusque dans les trouées de forêt d'Afrique tropicale (Ouganda…), et jusque sur les plateaux du Kenya dans les zones ne recevant pourtant que peu de pluies. Dans les forêts, elle s'avère d'autant plus invasive que la trouée dans la canopée est vaste ou mise en connexion avec d'autres[15].
Lantana camara se propage le long des sentiers et des lisières de champs déserts, dans les exploitations agricoles et les coupes à blanc.
Les graines étant dispersées par les oiseaux, quand la plante est introduite quelque part, elle peut se propager rapidement si le milieu lui convient. Elle est résistante au feu, et se développe rapidement sur les zones brûlées, devenant même un sérieux obstacle à la régénération naturelle d'espèces indigènes importantes, dont en Asie du Sud l'arbre Shala (Shorea robusta), avec des problèmes documentés dans au moins 22 pays[réf. souhaitée].
Des dispositifs de lutte biologique au moyen d'insectes et de rouilles ont été mis en place avec succès en Nouvelle-Calédonie, où les populations de Lantana camara ont bel et bien régressé[16].
Cette espèce peut être utilisée pour son bois (tables et chaises fabriquées à partir des tiges, balais par assemblage de ses petites branches)[17].
L'extrait méthanolique des feuilles de Lantana camara semble faciliter la cicatrisation d'ulcères gastriques et empêcher le développement d'ulcères duodénaux chez le rat[18]. Des extraits des feuilles fraîches ont un effet antibactérien et sont traditionnellement considérées au Brésil comme ayant des vertus antipyrétique, carminatives et utiles pour le traitement d'infections respiratoires[19].
Lantana camara a été introduit en Nouvelle-Calédonie en 1863 pour former des haies ornementales. De nos jours, elle se retrouve souvent dans les jardins calédoniens malgré son statut de plante envahissante et le fait que sa détention soit interdite[2].
Le lantanier peut être planté à l'extérieur ou à l'intérieur[1]. Le plein soleil favorise sa floraison[1]. Quand les conditions de milieu s'y prêtent, cette plante peut cependant devenir invasive et poser des problèmes de toxicité pour la faune herbivore, y compris domestique, ou pour les enfants.
Dans les serres, Lantana camara est connu pour attirer les mouches blanches.
Lantana camara, le Lantanier ou Camara commun, également appelé Galabert à La Réunion, est une espèce d'arbustes de la famille des Verbenaceae. Il est originaire des Antilles ou d'Amérique centrale, mais est de nos jours pantropical. Il fait partie des 100 pires espèces envahissantes selon l'UICN.